mercredi 1 mars 2023

♫ Humeur de février : la guerre, une chanson parfaite, polémique Indochine (suite et fin), mon album du mois

                                            F E V R I E R   2 0 2 3


1) Liberté, que de crimes on commet en ton nom !




Tous ces va-t-en-guerre, politique et médias, qui vous disent avec un grand sourire qu'il faut armer l'Ukraine, qu'il faut livrer des avions, qu'il faut former les soldats, etc., tout cela au nom de la liberté (FREEDOM !), n'ont pas retenu les leçons de l'histoire. 

Ils n'arment pas l'Ukraine, ils arment la guerre. 


En 1914, on partait aussi en guerre la fleur au fusil, en pensant que ce ne serait qu'une formalité. Résultat : une boucherie mondiale pendant 4 ans. 

"World Peace Is None of Your Busi­ness", prophétisait Morrissey il y a quelques années.

John Lennon n'est plus là pour chanter "Give Peace a Chance", une chanson qui sera peut-être un jour, au rythme où vont les choses, dans le collimateur des "sensitivity readers"... Quel insolent ce Lennon : parler de paix, non mais franchement, il se croit où celui-là, dans les années 70 ? Non vraiment c'est choquant, on ne peut plus laisser chanter ça.


2) Le groupe Duran Duran a-t-il écrit une chanson parfaite ?

Un musicien producteur et YouTubeur américain aux 3,5 Millions d'abonnés vient de sortir une vidéo qui ne passe pas inaperçue.


Plus de 255 000 vues en deux jours pour la vidéo de Rick Beato décortiquant le classique "Ordinary World" de Duran Duran, au bout de laquelle le musicien-producteur-youtubeur arrive à la conclusion que ce morceau relève du nombre d'or musical ! 

Si les rock critics étaient animés par la même passion que ce type, la presse musicale ne sentirait pas la naphtaline. 

Les YouTubeurs font le boulot que les rock critics ne font plus : transmettre leur amour de la musique sans se soucier des étiquettes et des chapelles, sans être tributaires des décideurs, des annonceurs, de la pub et autres cercles d'influence. Car si le diable s'habille en Prada, la presse s'habille en Pravda.

Quand les rock critics se donnent des allures à jouer aux prescripteurs de bon goût, les YouTubeurs ouvrent juste leurs oreilles. C'est toute une génération du net qui a ainsi contribué à réhabiliter massivement Duran Duran. Les médias suivent timidement aujourd'hui, n'hésitant plus à considérer DD comme un groupe enfin sérieux et digne d'intérêt (ce qu'il est depuis 40 ans en fait) : Michka Assayas diffuse "Give It All Up" sur France Inter, France Bleu consacre une émission de 50 minutes au dernier album (Future Past), Rolling Stone France consacre sa couv' - édition numérique, faut pas déconner quand même - à la bande de Simon Le Bon, etc. 

Pour en revenir à Rick Beato, quand on voit que ce monsieur écoute des vinyles de Charlie Parker, George Benson, Miles Davis, Sinatra, etc. (la discothèque de Rick Beato), qu'il est son propre média (il reçoit des gens comme Sting, Keith Jarrett, Billy Corgan, etc.), qu'il aime son métier parce qu'il lui permet d'exprimer une vraie créativité et une vraie singularité - de celles que ChatGPT ne pourra jamais remplacer -, on se dit que ce type a compris où se situe le bonheur. 

 

3) Indochine / Les Déferlantes (suite et fin) 

Nicola Sirkis n'aura réussi qu'une seule chose dans cette affaire : diviser ses fans dans une guerre fratricide. 


Après avoir opéré par le chantage pour changer l'organisation du festival Les Déferlantes au motif qu'il ne veut pas jouer dans une ville dont le maire n'afficherait pas les bonnes couleurs politiques (Perpignan), Indochine - Nicola Sirkis donc - a finalement obtenu que le festival se déplace, à Céret. 

Ce n'est pas se prendre pour la moitié d'un pépin de citron que d'exiger de telles choses. Un pépin de citron qui prend le melon et qui ne touche plus sol.

S'il veut lutter contre quelque bête immonde, pourquoi ne ferait-il pas une chanson contre un pouvoir imaginaire qui materait les contestations populaires à coups de LBD et de 49.3 dans la tronche, qui nommerait des ministres véreux à sa tête, qui édicterait des mesures dingos (prendre son café assis, auto-autorisations de circuler, etc.), qui tuerait socialement du personnel soignant en refusant de le réhabiliter (contrairement à ce que font les autres pays), et qui étoufferait tous les scandales grâce à la complicité de ses médias inféodés (McKinseyStade de FranceBenalla, etc.) ? 

A titre de comparaison, en Angleterre, Boris Johnson est tombé uniquement pour avoir organisé des réceptions en période de distanciation sociale...

Alors au prétexte de lutter contre je ne sais quoi à travers cette grossière manœuvre, Nicola Sirkis n'a réussi qu'une seule chose : créer la zizanie chez ses propres fans, désormais divisés en deux clans hostiles l'un à l'autre sur les réseaux sociaux...

Le festival Les Déferlantes, grâce à Indochine, va-t-il devoir se renommer Festival des Belles âmes ou Festival des Chevaliers blancs ?

"Ni haine, ni mépris", inscrivait le groupe au dos de son single "La Chevauchée des champs de blé"... 

Alors arrêtez le mépris de classe (se croire moralement supérieur à une petite moitié de la population, c'est le sommet du mépris de classe) !

La chanson "Le Patriote" a coûté sa carrière à Raphaël.

La sortie hasardeuse de Gims ("Souhaiter une bonne année, un joyeux anniversaire, ce ne sont pas nos valeurs") a laissé des traces : son nouvel album ne décolle pas.

La débâcle de Perpignan, aux mêmes airs de mépris, sonnera-t-elle le glas des divisions de la joie ?


4) Album du mois : Dominique A, Reflets du monde lointain

Février n'a que 28 jours, et comme l'album sort le 3 mars, on va dire qu'il sort le 31 février pour que je puisse le rentrer dans le mois. 



"Armageddon est en retard mais il ne devrait pas tarder" (Dominique A, "Les Vagues et les regrets").

J'ai écouté avec bonheur, en boucle, le nouvel album de Dominique A, Reflets du monde lointain. Huit titres à paraître le 3 mars.
Un très grand cru, savamment orchestré, sombre et lumineux, c'est le retour de Dominique avec un grand A.
"La Fadeur et l'intensité" a un goût de Nick Drake, "Les Yeux dans le soleil" sonne comme un classique de Sheller, "Chaque enfant dans son monde" a un plaisant côté Yves Simon, et "Les Vagues et les regrets" est déjà la chanson française de l'année :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...