Hommage au rock'n'roll !
Comme je vous l'ai raconté ici il y a quelques jours, l'histoire du rock figure aujourd'hui un véritable conte des temps modernes, et la mort de Chuck Berry est l'occasion de revenir en détail sur les origines de cette épopée.
Je vous propose donc aujourd'hui la troisième (et déjà dernière) partie de cette histoire extraordinaire.
Je vous propose donc aujourd'hui la troisième (et déjà dernière) partie de cette histoire extraordinaire.
Les sixties,
années de l'innocence et l'insouciance rock'n'roll
Ma première apparition
sur un disque, je m'en rappelle comme si c'était hier, est survenue
en 1960. Ce 45 tours, comme on appelait alors les petits vinyles,
s'appelait T'aimer follement. Il y avait trois chansons
dessus, dont "Laisse les filles", qui a tout de suite connu
le succès et changé ma vie. J'étais très jeune encore, puisque je
n'avais que 16 ans ! Et mon deuxième disque, "Souvenirs
souvenirs", a eu encore plus de succès, la même année ! C'est
à ce moment-là qu'on a commencé à m'appeler "Le prince du
rock'n'roll" avant que je ne devienne "L'idole des jeunes"
pour toujours (rires).
J'avais réalisé mon rêve : je pouvais me
rouler par terre en jouant de la guitare, les uns criaient au
scandale, les autres (mon public, les jeunes) cassaient des chaises :
c'était cette vie que je voulais : je vivais le rock'n'roll ! Ce qui
m'a fait le plus plaisir je crois, c'est qu'on m'ait sacré "l'Elvis
français" dès mon premier Palais des Sports, en 1961 (où là
encore les chaises ont volé). Cette popularité n'a pas arrêté de
grandir pendant les années 60, notre fameuse décennie des yé-yé
et du twist, mémorables : à force d'entendre les chanteurs
américains crier "yeah" plusieurs fois dans leurs
morceaux, exprimant par là leur bonheur de jouer et leur énergie
communicative, les Français ont fini par les imiter, ce qui a
déclenché le mouvement Yé-yé, devenu très populaire très
rapidement.
C'était une période fun comme on dit aujourd'hui, les
yé-yé - dont j'ai bien évidemment fait partie - exprimaient la
joie, la légèreté, l'insouciance de la jeunesse de l'époque. Pour
accompagner cette dynamique, les yé-yé ont eu leur émission de
radio quotidienne sur Europe 1, écoutée par tous les jeunes du
pays, et leur magazine du même nom : "Salut les copains",
dont j'ai fait la couverture du premier numéro ! Et je n'en étais
pas peu fier. Dans ce magazine, je pouvais comme des millions de
personnes trouver toutes les infos sur mes copains et mes copines les
idoles - dont mes amis Eddy Mitchell et Jacques Dutronc -, et eux
pouvaient tout savoir de mes faits et gestes aussi. Et parfois,
j'apprenais même des choses sur moi que j'ignorais (rires).
Mais ce n'est pas tout :
les yé-yé se sont inspirés d'une danse simple et marrante venue
d'Amérique, le twist, que tout le monde peut danser sans problème :
il suffit de se tortiller sur ses deux jambes au rythme de la
musique... une danse moins périlleuse que le rock acrobatique. Pour décrire la technique du twist par une image, on disait
: « Faire comme si on s'essuyait les fesses avec une serviette
de bain tout en écrasant une cigarette avec le pied. » Vous
pouvez aller voir des vidéos de l'époque sur internet, ça vaut le
coup d'œil mais attention, c'est contagieux, vous risquez de
relancer la mode yé-yé à l'école.
Mais assez parlé de moi
! Je vous évoquais à l'instant les années 60, la fabuleuse époque
des sixties comme on dit en anglais. Au moment où je démarrais ma
carrière, il se passait des choses incroyables en Angleterre,
justement. En effet, les deux plus grands groupes de tous les temps
ont débuté à l'aube des sixties, en même temps : Les Rolling
Stones et les Beatles ! Les Rolling Stones, vous les connaissez au
moins pour la fameuse langue qui leur sert de logo, et que l'on voit
toujours sur des tee-shirts quand on se balade en ville ou à la
campagne, partout sur la planète. Eux aussi ont puisé leurs racines
électriques dans le rhythm'n'blues de Bo Diddley, Jimmy Reed, Muddy
Waters, Little Walter, Howlin' Wolf, Robert Johnson ou encore John
Lee Hooker, des artistes légendaires dont je ne vous ai pas parlé
jusqu'ici pour certains, mais l'histoire du rock est comme une pelote
de laine dont on tire le fil sans fin : dès qu'on cite un nom, il y
en a dix qui arrivent derrière (rires).
Les Rolling Stones et les Beatles, les deux plus grands groupes de l'histoire du rock !
Pour en revenir aux
Rolling Stones, qui continuent d'enregistrer des disques et de faire
des concerts à travers le monde aujourd'hui, je suis sûr que vous
connaissez leur musique. Par exemple, leur plus grand succès, "Satisfaction". Si vous voulez, on peut s'amuser à la
chanter ensemble, vous allez voir, ça va être super : vous allez
faire le riff de la guitare pendant que je vais chanter le refrain !
C'est très simple. Et vous continuez à chanter comme ça sans vous
arrêter. Vous êtes prêts ? Attention, one, two,
one, two, three, four, mettez le rock sur orbite !
Bon là c'est le matin au réveil, quand ils n'ont pas encore eu le temps de s'habiller et de se maquiller, mais nos papys du rock ont vraiment toujours la pêche !
Leurs grands rivaux dans les années 60 s’appelaient les Beatles, surnommés les Fab Four. Eux aussi se sont inspirés des figures américaines du rhythm'n'blues, mais ils ont su rapidement s'affranchir de leurs influences pour littéralement révolutionner la musique. Ils ont été les pionniers de ce qu'on appelle aujourd'hui la musique expérimentale, les premiers à faire du studio d'enregistrement un laboratoire d'exploration. Le résultat de cette créativité inédite s'entend notamment sur leur album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, que beaucoup considèrent comme le meilleur album pop-rock de tous les temps.
Les Beatles et les Stones ont cartonné aux Etats-Unis. Les foules devenaient hystériques en les voyant. Là-bas, on a appelé ce phénomène la "British Invasion", l'invasion britannique.
Les Beatles et les Stones ont cartonné aux Etats-Unis. Les foules devenaient hystériques en les voyant. Là-bas, on a appelé ce phénomène la "British Invasion", l'invasion britannique.
A l'époque, l'Angleterre était considérée comme le bastion de la pop music et du rock, de cette nouvelle culture musicale qui redéfinissait les codes de la société de consommation. Le Swinging London, ça vous dit quelque chose ? Hé bien c'est ça ! Un musicien américain surdoué est même venu à Londres car sa carrière ne décollait pas aux Etats-Unis. Il s'appelait Jimi Hendrix, l'un des plus grands guitaristes de l'histoire du rock, sinon le plus grand. Je vais vous raconter une petite anecdote pour finir : je l'ai hébergé chez moi et il a fait ma première partie à l'Olympia, en 1966... Rock'n'roll !
Je pourrais encore vous parler de tant d'autres légendes des années 60, de Janis Joplin, de Roy Orbison, des Beach Boys, de Pink Floyd, des Doors, mais maintenant que je vous ai ouvert les portes de la perception, je suis sûr que vous allez découvrir tous ces trésors par vous-mêmes, grâce à internet.
Et n'oubliez pas, après les années 60, il y a les années 70 ;-)
Bon voyage dans le cosmos les enfants, mais surtout : attachez vos ceintures !
Et n'oubliez pas, après les années 60, il y a les années 70 ;-)
Bon voyage dans le cosmos les enfants, mais surtout : attachez vos ceintures !
Retrouvez la 1ère partie de "Johnny (B. Goode ?) raconte l'histoire du rock aux enfants", ici !.
Retrouvez la 2ème partie de "Johnny (B. Goode ?) raconte l'histoire du rock aux enfants", ici !
Retrouvez la 2ème partie de "Johnny (B. Goode ?) raconte l'histoire du rock aux enfants", ici !
Faites comme Christophe Officiel, CharlElie, Gonzaï, Longueur d'Ondes, Causeur, Francis Zégut, Didier Varrod et bien d'autres, suivez-moi sur Twitter :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire