♫ Message à l'éditeur et la rédaction de magic

Conférence de rédaction chez Magic, vers 2015

Ainsi, Magic autoproclamé « Revue Pop Moderne », n'est plus. Avancer la crise de la presse pour expliquer cette fin est un peu facile : beaucoup de titres se portent très bien. Par contre, cela permet d'éviter de pointer certaines responsabilités. Par exemple, celle de la ligne éditoriale parasitée ces dernières années par un certain Surmoi titanesque et suicidaire.

Malheureusement, alors qu'au Royaume-Uni et aux USA les rédactions confectionnent leurs magazines pour les lecteurs, leurs homologues français font leurs magazines pour eux-mêmes, c'est leur joujou (les lecteurs, ce petit peuple d'en bas, n'a pas de goût de toute façon).

Le rédac-chef de Magic m'avait pris en grippe depuis que j'avais osé critiquer leur couverture sur Katerine. Cela m'a immédiatement valu d'être black-listé (et de recevoir un mail d'insulte). Résultat, alors que Magic avait chroniqué mon groupe Toi L'Héroïne en 2000 et mon bouquin Chroniques de luxe en 2007, ma biographie consacrée à Duran Duran chez Fayard en 2012 n'y a reçu aucun écho (pourtant le mensuel encensait le groupe à chaque nouvel album depuis une dizaine d'années). Et bizarrement, ce silence radio s'est propagé dans le réseau proche de Magic : après avoir demandé le livre, le gars de Label Pop s'est finalement figé dans un mutisme durable (le temps sans doute de lire les 400 pages à moindre frais...). Genre les ennemis de mes amis sont mes ennemis, bienvenue dans la cour de récré pop moderne.

Ces gens-là parlent d'élégance à longueur de temps, de "pop élégante", ils se mirent dans leurs miroirs en ambassadeurs de l'élégance alors qu'ils n'en ont pas un échantillon sur eux.

Puis quand ma biographie sur Murat est sortie, Magic a encore fait le black-out comme prévu sur l'objet, pourtant consacré à un artiste encensé dans leurs pages à chaque nouvel album... Le livre bénéficiait d'une vraie caution avec une préface signée Dominique A (autre artiste chouchou de Magic...), mais quand la haine ronge l'âme visqueuse à ce point, c'est sans appel.

Comment accepter qu'une rédaction avec de si bons éléments - je ne les cite pas, ils se reconnaîtront - soit prise en otage pendant autant d'années ?

Alors quand ils prétendent dans leur mot d'adieu être resté jusqu'au bout "un magazine riche et vivant", ça tache un peu. La vie, c'est quand ça discute, ça se dispute, ça se bagarre, ça débat, ça se confronte, ça se frotte, ça pique, ça surprend, ça bouscule, ça fait du bruit... Quand ça vit quoi !

La désertion des lecteurs était assurée, tenus à l'écart de tout, de la vie, des sujets qui fâchent, comme des enfants à qui il faut cacher certaines vérités. Toujours cet infantilisme insupportable de la presse française. Pourtant, les lecteurs aiment la vie, c'est pour ça sans doute qu'ils sont partis voir ailleurs depuis longtemps. C'était si prévisible, pour qui sait voir, entendre, écouter, ne serait-ce que la populace moderne.

Magic est mort, mais heureusement, la pop moderne, la vraie, bouge encore !

Magic n'est plus et mon livre sur Jean-Louis Murat est en rupture de stock chez Amazon au moment où j'écris ces lignes... Étonnant non ?

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