J'espère qu'elles vous auront permis de vous faire votre propre opinion sur le groupe, sans passer par le filtre déformant des médias.
Médias musicaux qui n'ont pas parlé de "Duran Duran : Les Pop modernes", comme on les comprend : livre beaucoup trop clivant (y compris au sein de leurs rédactions, où je peux constater qu'il a provoqué un joyeux bordel). Les journalistes ont le même problème que les avocats : ça doit être parfois dur de rentrer le soir chez soi après ces journées de travail à répéter des choses auxquelles ils ne croient pas.
Mais dans une société qui repose sur le mensonge, où la vérité fait rire, la normalité (la nullité donc) est devenue la règle. Et le corporatisme consanguin aussi : dès qu'un journaliste ou un média est brocardé, c'est la levée de boucliers corporatiste immédiate contre le malotru qui a osé remettre en cause un confrère. Alors bon, comme j'en ai brocardé au moins quinze dans mon livre (j'aurais pu faire mieux mais j'étais pas en forme), nommément, vous imaginez l'ampleur de la bronca derrière.
Le plus drôle, c'est que ces gens là ne se gênent pas pour taper sur les personnes qui ne leur reviennent pas, sans prendre de pincettes dans leurs papiers. Mais dès qu'on les chatouille un peu, c'est fou comme ça ne les fait pas rire. Donc, eux peuvent se permettre ce qu'ils n'autorisent pas aux autres.
Pourtant, ce que j'ai écrit dans le livre n'est pas bien méchant (difficile de l'être autant qu'eux, c'est un métier). Deux exemples :
Sur Rock&Folk :
Rock&Folk a mis coup sur coup les Plastiscines et les Naast en couverture en 2007, les Pussy Riot en 2012, mais jamais Duran Duran. Ceci explique sans doute cela.
Sur Christophe Conte des Inrockuptibles (qui prétendait l'an dernier que Dieudonné est un humoriste qui meurt et qui ne fait plus rire personne, c'est dire la perspicacité du gars) :
Alors que certains continuent à se baver dessus dans leur cellule capitonnée du soi-disant bon goût ("Roxy Music est devenu à son corps défendant (...] une influence pour George Michael, Spandau Ballet, ABC, Duran Duran et tous les blaireaux en costume à épaulettes de la décennie 1980"), Mark Ronson fait valser les étiquettes avec bonheur et dynamite les cordons sanitaires de la critique hygiéniste.
Il y a aussi le cas de Magic, dont le responsable a une dent contre moi depuis que je lui ai envoyé un mail pour lui dire que mettre Katerine en couverture, c'est comme mettre une crotte de chien en couverture. Bah, j'aurais pu faire mieux mais j'étais pas en forme. Bon, à ma décharge, c'était presque de la légitime défense puisque Katerine avait tapé sur Simon Le Bon (chanteur de Duran Duran) dans son interview. Alors ça m'a un peu agacé sur le coup. Mais est-ce que cela méritait la riposte suivante dudit responsable de Magic (âmes sensibles s'abstenir) :
"En matière fécale, t'as l'air de maîtriser le sujet, petite merde molle que je conchie.
F."
"Gilles de la Tourette, sors de ce corps", j'ai envie de dire.
Alors voilà pourquoi ce magazine, traditionnellement favorable à Duran Duran, ne parle pas du livre. Revue Pop Moderne ? La preuve que non.
J'aurais dû appeler mon bouquin "Katerine : Le Pop moderne", mais ça n'aurait pas collé avec le contenu.
Après tout, qu'importe l'ivresse, pourvu qu'on ait le flacon et la mansuétude de certains médias.
De belles et grandes nouvelles arrivent encore à propos du livre, à lire ici très prochainement.