Comment peut-on s'excuser d'un acte dont on n'est pas responsable ? En désignant et en dénonçant un coupable à la vindicte populaire.
Et s'excuser pour quoi ? Une "quenelle" ? Peu importe la signification de la "quenelle" d'ailleurs. La question qu'il faut se poser est : "Est-ce qu'une "quenelle" est répréhensible juridiquement ?". A priori, non, pour l'instant. Est-ce qu'il faudrait s'excuser d'une personne du public se curant le nez ? C'est son problème, pas celui de Canal +.
Et aller jusqu'à balancer l'identité du gars... C'est ça l'esprit Canal ? La délation ?
"Le Petit Journal" peut changer de nom : "Le Petit Rapporteur" conviendrait mieux.
C'est sûr, le ventre de la fausse irrévérence est encore fécond de la vraie bêtise humaine.
Est-ce que Canal + s'est excusée d'avoir diffusé des corridas ? Est-ce que Canal + s'excuse de faire des Miss Météo l'étalon débilisant de la femme d'aujourd'hui ? Est-ce que Canal + s'excuse d'interdire l'évocation des poètes morts dans "Le Grand Journal" ? (consigne explicitement donnée à l'ancien chroniqueur livres de l'émission, comme il le relate dans son bouquin On/Off). Il doivent sans doute considérer ça (de parler des poètes morts) comme une "intrusion nauséabonde".
Le geste anarchisant de Dieudonné fait trembler les gardiens de l'irrévérence, on n'a pas fini de rigoler.
A l'heure du tout progrès progressiste et sociétal, souvenons-nous de la
façon dont le progrès a été perçu par les artistes, les vrais.
Aphorisme de Jean-Edern Hallier (extrait de son livre Fulgurances, que je recommande à tous les esprits libres) :
"Le secret du progrès, c'est qu'au sens propre comme au figuré, il ne progresse pas. Le progrès est un immense poème arachnéen, étendant sa toile sur l'univers. Il n'est pas ce que, naïvement, on croit : une marche en avant."
A l'heure du tout progrès progressiste et sociétal, souvenons-nous de la façon dont le progrès a été perçu par les artistes, les vrais.
Extrait de "La maison près de la fontaine", par Nino Ferrer :
"La maison près des H.L.M. a fait place à l'usine et au supermarché, les arbres ont disparu mais ça sent l'hydrogène sulfuré, l'essence, la guerre, la société...
C'n'est pas si mal, et c'est normal, C'est le progrès"
Voici un échantillon explicite de l'évolution de l'image publique des popstars féminines :
AVANT
La norme :
Kim Wilde
Cyndi Lauper
Sade
Kate Bush
L'exception :
Madonna
AUJOURD'HUI
La norme :
Rihanna
Lady Gaga
Miley Cyrus
Britney Spears
L'exception :
heu... j'ai cherché mais j'ai pas trouvé...
Lana Del Rey ? Peut-être la moins vulgos en effet, même si l'évolution de son image publique semble prendre malheureusement le même chemin que les précitées. Mais au moins, musicalement, c'est la seule qui soit digne d'intérêt dans la catégorie des popstars féminines d'aujourd'hui. A suivre donc.
Bilan
Hé oui, c'est la crise du disque mes bonnes gens. Mais pas que, visiblement.
Après ça, il ne faut pas s'étonner si Madonna est toujours là, quasi au "top" : elle colle à son époque plus que jamais (son seul handicap, et de taille par rapport à la concurrence : son âge, raison pour laquelle elle perd du terrain progressivement).
Saurez-vous trouver le détail qui cloche (ou qui choque, ou qui tue, selon les sensibilités) sur cette photo ?
Celles et ceux qui ne trouvent pas la réponse peuvent se replonger dans 1984.
Maintenant, on sait que l'argent du coûteux "Grand Stade" n'est pas passé dans le chauffage...
Depeche Mode découvre le savoir-faire français que le monde entier nous envie (comme notre démocratie et notre équipe de foot).
Une autre date de Depeche Mode au pays des soviets sera à l'ordre du jour de la prochaine réunion grève de la CGT, entre deux cafés.
Voici donc le tout nouveau clip de Majeur : "The Model".
"The Model" est le premier single du prochain album, qui fera suite au remarqué Maury Road sorti l'an dernier.
Savourez avec un bon verre, et faites passer !
Merci à vous :)
De Novembre 2009 à Octobre 2010, le
mensuel Rolling Stone m'a confié
une rubrique spécialement créée pour notre collaboration : "Un Jour Un
Live". Le papier devait s'appuyer sur l'actu concerts, dans l'esprit de
mon blog et de mes chroniques pour Bakchich. Les numéros couvrant cette
période étant quasiment tous épuisés
aujourd'hui, je reproduis ici
mes papiers publiés dans le cadre de cette rubrique hors norme,
interrompue par l'arrivée du nouveau rédacteur en chef (le gars qui a
traité les fans d'Indochine de "gamins handicapés à qui on donne les
places de concert").
Voici donc mon huitième papier "Un Jour Un Live", paru dans le numéro 22 de Rolling Stone (daté Juin
2010, avec Jim Morrison en couverture) :
J'ai ressenti une sensation bizarre à la lecture des Inrockuptibles
cette semaine (pour Lou Reed) : ce numéro m'a presque paru agréable à lire, ce
n'est pas normal. Je n'ai pas compris tout de suite la raison de cette
impression inédite.
En survolant à nouveau l'hebdo, j'ai enfin compris : un
avertissement page 3 indique "La mort de Lou Reed a profondément chamboulé
ce numéro. La plupart des pages d'actu ont été supprimées (vous les retrouverez
sur notre site)".
C'était donc ça : pas de billet "dur, dur" du
blaireau sans épaulettes Christophe Conte (le chihuahua des Inrocks refoulant les lecteurs dès les premières pages et mordant de ses petites dents une cible facile toutes les semaines - un petit os à ronger déjà mâchonné par des types comme Stéphane Guillon bien avant lui -) et pas de pages d'actu (pas d'articles politicards bien-pensants cette semaine donc, c'est les vacances les enfants)... waouw
!! Ça fait du bien !Merci Lou Reed,
grâce à toi les Inrockuptibles viennent de sortir un numéro collector : presque
sans matière grasse, presque délesté de sa bêtise ordinaire et de sa suffisance bobo, presque agréable à lire, presque dépulvarisé ! Collector,
vraiment ! Et comble du comble, on a même un petit encadré pour annoncer un
album Tribute à Duran Duran (à venir en février), sans commentaire cynique, sans
"garçons coiffeurs des années 80", sans "blaireaux à épaulettes
des années 80", on croit rêver ! Je me suis pincé, vraiment.
Les Inrocks, quand ça respire, c'est mieux. Essayez pour
voir, je vous jure que c'est vrai (profitez-en, retour à la normale dès la
semaine prochaine) :
De Novembre 2009 à Octobre 2010, le
mensuel Rolling Stone m'a confié
une rubrique spécialement créée pour notre collaboration : "Un Jour Un
Live". Le papier devait s'appuyer sur l'actu concerts, dans l'esprit de
mon blog et de mes chroniques pour Bakchich. Les numéros couvrant cette
période étant quasiment tous épuisés
aujourd'hui, je reproduis ici
mes papiers publiés dans le cadre de cette rubrique hors norme,
interrompue par l'arrivée du nouveau rédacteur en chef (le gars qui a
traité les fans d'Indochine de "gamins handicapés à qui on donne les
places de concert").
Voici donc mon septième papier "Un Jour Un Live", paru dans le numéro 21 de Rolling Stone (daté Mai
2010, avec Iggy Pop en couverture), et consacré au passage de Lou Reed à La Cigale :
"Je pense que la version de "Perfect Day" par Duran Duran est peut-être la meilleure reprise de l'une de mes chansons. Je ne suis pas sûr de l'avoir chantée aussi bien que Simon Le Bon. Je pense qu'il la chante mieux que moi. Si j'avais pu la chanter comme il l'a fait, je l'aurais enregistrée comme ça. Ce n'était pas faute d'avoir essayé. Ils l'ont enregistrée de la façon dont je l'entendais, ce qui est un plaisir énorme pour moi. Alors merci, Duran Duran !"
Lou Reed admirateur du travail de Duran Duran ? (le sticker apposé sur le CD promotionnel de "Perfect Day" version Duran Duran cite Lou Reed en ces termes : "I gave it one listen and realized that this was the best cover ever completed of one of my songs") Voilà qui risque de chambouler toutes les théories des experts. Ça ne tient pas : le vieux maître corbeau transgressif, inventeur du rock alternatif issu de la culture underground, n'a rien en commun avec les vulgaires garçons coiffeurs de "The Reflex". Lou Reed s'est un peu égaré sur ce coup là, il a certainement eu une-enfance-difficile-avec-un-père-absent, raison pour laquelle il a dérapé. Heureusement, le magazine Q va lui offrir l'occasion cinq ans plus tard de se ressaisir, de revenir sur ces propos forcément maladroits (ou mal interprétés) pour rassurer la confrérie des hommes en noir du rock fréquentable. En mai 2000 donc, Lou Reed se plie aux exigences de la rubrique "Cash For Questions" du mensuel Q (Q, n°164, mai 2000, p.12), consistant à répondre aux questions des lecteurs. Le sujet est abordé par une lectrice américaine, Jennifer Harris-Frowen, dans les termes suivants : "Vous avez dit que la version de "Perfect Day" par Duran Duran était meilleure que la vôtre et que vous auriez aimé pouvoir la chanter aussi bien que Simon Le Bon. Etiez-vous sarcastique ?" La réponse de Lou Reed va non seulement révéler l'ampleur du sectarisme hargneux de certains, mais surtout confirmer l'intégrité et l'indépendance d'esprit du cofondateur du Velvet Underground, propres aux âmes éclairées : "J'ai dit ça ? Trent Reznor - avec qui j'ai fait un concert - était si furieux que Duran Duran ait enregistré "Perfect Day", qu'il a voulu savoir pourquoi j'avais laissé faire ça. Mais ils avaient été très coopératifs. Ils m'ont envoyé la cassette et j'ai trouvé ça génial [...] Quand j'ai dit que c'est mieux que ma version, c'est mieux en termes de pop. La mienne n'est pas, je suppose, ce que l'on appelle de la pop. Mais j'ai estimé qu'ils ont vraiment essayé d'en tirer quelque chose de beau".
Je connais Heino de par mes origines allemandes (du côté de ma mère) : c'est un chanteur très populaire en Allemagne depuis les années 60, connu aussi pour ses lunettes noires qu'il porte depuis ses débuts. C'est vraiment un monument national outre-Rhin.
Cet été, Heino a rejoint Rammstein sur scène pour interpréter leur tube "Sonne", qu'il a même enregistré en studio. Petit détail : Heino a 75 ans.
Décidemment, ils sont forts ces allemands !
