N°3 sur mon podium 2021 :
Coral Island de The Coral
The Coral, les Kinks des années 2000, s'offrent le luxe de sortir un double album conceptuel, pour notre plus grande joie !
Coral Island nous conte les quatre saisons d'une ville balnéaire imaginaire perdue sur une île où se concentrent nos souvenirs d'enfance universels, avec leur lot de personnages pittoresques, de rêves innocents et de scènes à l'impressionnisme enchanté. Cette jetée de la mémoire est emplie de poésie et de chansons bucoliques sorties d'un conte folk psychédélique.
Le premier volet du diptyque offre des visions insulaires entre promesses d'amitié, amourettes au goût de barbe à papa, salle de jeux et parc d'attractions kaléidoscopiques. Un endroit suspendu où l'on pourrait faire la queue pour voir la brume de la rivière et observer les parcelles de bout du monde, en écoutant les airs d'un autre temps diffusés par le juke-box du bar Calico Girl.
Mais bien sûr, comme tout parc d'attractions qui se respecte, Coral Island a aussi ses fantômes.
La seconde partie présente ainsi des séquence de la vie hors-saison, quand les touristes sont rentrés, remplacés par une pluie séditieuse. Les carillons ne vibrent plus de toute leur âme, rangés au fond des songes du dernier été. Loups garous sans masques et anges sans visages déambulent dans les allées désertes aux allures de musée alambiqué. Un groupe, The Coral, joue dans la salle de bal. La scène surplombe une piste de danse devenue mer de poussière et de mégots de cigares jetés, de tickets de paris. Le divertissement loué l'hiver pour les artistes à la retraite venus grossir les rangs des locaux, qui demandent aux musiciens de jouer du Eddie Cochran ou du Johnny Cash, mais eux préfèrent leur balancer ce genre de cavaliers fantomatiques :
Ces tableaux sonores pénétrés d'une lumière venteuse, aux reflets parfois inquiétants, pourraient servir de bande-son idéale à une adaptation au cinéma du fantastique roman Joyland, de Stephen King.
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