And the winner is :
Le chanteur de Blur et grand ordonnateur de Gorillaz – ainsi que du supergroupe The Good, The Bad & The Queen - nous livre son nouvel essai solo, au titre à rallonge naturaliste (emprunté au texte « Love And Memory » de John Clare, poète du 19ème siècle).
Son programme paraît limpide : « plus la fontaine est proche, plus pur est l'écoulement du ruisseau ». L'image est explicite, quand on sait que l'artiste est allé chercher l'inspiration sur la côte islandaise, refuge où il possède une maison, à quelques encablures de Reykjavik. Ce sont surtout les rivages d'une mélancolie toute Britannique que foulent ces onze chansons en apesanteur intimiste, à la fois vibrantes et crépusculaires. « J'ai toujours voulu avoir un petit orchestre de chambre pour retranscrire par les notes ce que je pouvais voir de ma fenêtre », déclare le musicien dans le magazine Uncut. Une fenêtre ouverte sur un paradis blanc : un massif de montagnes volcaniques et un stratovolcan surmonté d'une calotte glaciaire en arrière-plan, par-delà la houle de l'océan Atlantique nord.
Le titre d'ouverture, éponyme, constitue une plongée en chute libre dans la beauté de ces éléments appelant à l'introspection et la contemplation. Les paroles sont un condensé du texte de John Clare cité plus haut. L'art de ce poète romantique, réputé pour ses descriptions de la lumière magique des campagnes anglaises, est ici appliqué aux horizons marins de la « baie des fumées ».
Il y a du Nick Drake et du Mark Hollis dans cet album. Mais aussi du Brian Eno dans la production intimiste et foisonnante de vibrations ambient, où saxophone, violons, trombone, cor d'harmonie, piano, harmonium, guitares et bruit des vagues se télescopent au sommet de l'art en fusion d'Albarn.
"L'éternité, c'est la mer allée au soleil de Reykjavik, qui mérite bien la première place du Top albums 2021 d'Au Rayon CD", aurait pu dire Rimbaud de cette œuvre.
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