Dans sa chanson "Du courage", La Grande Sophie se demandait où elle pourrait trouver du courage. Maintenant, elle sait : dans les grandes rédactions parisiennes.
Si les médias français prennent ce genre de pincettes, ce n'est pas grave, on ira s'informer sur le site du Daily Mail, à qui le réel ne fait pas peur. Vous savez, ce "tabloïd" comme ils l'appellent ici, terme péjoratif pour mieux dévaloriser un média britannique extrêmement populaire (regardez leur nombre de commentaires et comparez avec nos chers médias français "prestigieux").
Message aux médias français : pendant que vous vous masturbez la cervelle ("Faut-il oui ou non révéler l'identité des terroristes les gars ? Et pourquoi, et comment, avec qui ? Et le café est prêt ?"), nos ennemis préparent les prochains attentats.
Le journalisme de la Bien-pensance est la mauvaise herbe du journalisme. Celle qui pousse sans effort, sans volonté, dans la paresse de la terre non cultivée. Inutile, elle ne fait qu'enlaidir le paysage. Elle est la sœur jumelle de la littérature du Bien, que feu Maurice G. Dantec évoquait en ces termes : "Ce sont ceux qui font une littérature du Bien qui apportent le malheur, la misère intellectuelle, le mensonge, la mort."
Malheureusement, le développement des chaînes d'info a provoqué une surenchère informationnelle, avec les excès de la course à l'émotion et au sensationnalisme que l'on constate aujourd'hui. Il y avait la musique au kilomètre (Chérie FM par exemple), il y a maintenant la petite musique des médias au kilomètre, tout aussi exaspérante et aliénante. A la pollution publicitaire s'est ajoutée la pollution informationnelle. Les deux copulent allègrement dans le liquide amniotique du flux médiatique. Ça excite qui ? A part quelques Morandini, Ruquier, Delormeau et consorts ?
Et pendant ce temps-là, la mer monte, comme dirait Bernard Benoit. Et surtout, le ciel continue à nous tomber sur la tête, lentement mais sûrement.
Mais puisque le gouvernement nous exhorte à être tous unis et solidaires, et puisque tout se termine par une chanson dans notre beau pays (et surtout sur ce présent blog), voici ma modeste participation à la cause nationale : la superbe "France" de Balavoine :
On retiendra cette phrase : "France, si tu meurs demain, tu sauras au moins, que ce n'est pas moi qui tient le manche, de cette arme blanche qui au creux des reins te transpercera". Une telle chanson ne passerait pas inaperçue aujourd'hui et subirait probablement les foudres rassurantes - forcément rassurantes - du camp du Bien (médias, commentateurs autorisés, experts en bisbilleries, etc.). Un comble non ? A bon entendeur "républicain"...
Enfin, pour revenir à Dantec, Causeur publie ce mois-ci un article de l'écrivain franco-canadien publié initialement en 2003, à lire d'urgence dans le numéro d'été du magazine pour en découvrir les résonances actuelles troublantes.
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