A V R I L 2 0 2 3
1) Salut les copines
Aïe, aïe, aïe, ouille, aïe, aïe, aïe : retraitée de la scène depuis 1968 (à l'âge de 24 ans), Françoise Hardy veut envoyer les Français bosser jusqu'à 65 ans. On se souvient aussi qu'elle avait officiellement mis un terme à sa carrière en 1988, à 44 ans (avant de revenir en partie sur sa décision pour enregistrer une petite poignée d'albums ensuite). Tranquille la life.
Heureusement, Brigitte Bardot, dans une lettre ouverte au vitriol adressée au présiroi - passée inaperçue dans les grands médias - sauve l'honneur des yéyés. Crac boum hue !
Enfin, bravo à Shaka Ponk, groupe qui sauve l'honneur du rock français en défonçant la maléfique macronie dans sa nouvelle chanson, "Tout le monde danse" :
Les seuls à porter leurs cojones, avec Saez, dans ce show-biz français prosterné devant l'infâme élyséen.
Chapeau les artistes, vous pourrez partir à la retraite le devoir accompli !
Petite anecdote : j'ai écrit la notice consacrée à Shaka Ponk dans Le Nouveau Dictionnaire du Rock (Robert Laffont) il y a tout juste 10 ans.
2) Best-Of de Jean-Louis Murat
Hou la vilaine pochette que voilà pour glorifier Murat ! Apparemment les travaux sur la N89 ne sont toujours pas terminés.
Je disais dans une interview de 2015 qu'un bon Best-Of de Murat permettrait de relancer sa carrière et de lui ouvrir les portes d'un nouveau public, à la condition que l'objet contienne un excellent inédit qui ferait office d'appât séduisant et efficace, mais ce ne sera pas le cas puisque cette première compilation ne contient pas d'inédit...
L'objet est estampillé 1981-2021. Par conséquent, il devait contenir "Suicidez-vous le peuple est mort", morceau séminal (comme on dit dans la presse musicale) de 1981 qui a construit la légende Murat. Mais aucun titre présent sur ce "Best-Of" ne date d'avant... 1987. Il y a donc tromperie sur la marchandise.
"Johnny Frenchman", titre emblématique s'il en est, issu de l'album Passions Privées (1984), aurait dû aussi faire partie du lot.
Autre chose : imagine-t-on Paris sans la Tour Eiffel ? De même, imagine-t-on un Best-Of de Jean-Louis Murat sans "Le Garçon qui maudit les filles" ? Et pourtant, ils l'ont fait... est-ce bien raisonnable ? Ce titre a été le point de bascule de toute une génération tombée sous le charme de Murat, son romantisme noir, la folie douce amère de sa poésie, sa morgue rimbaldienne - soit les Tables de la loi muratiennes -, à l'œuvre dès ce single incontournable.
Dernière incohérence à mes yeux, les morceaux ne sont pas listés dans l'ordre chronologique.
Personnellement, j'aurais conçu la tracklist chronologiquement concernant Murat, tant l'évolution du style est déterminante dans la compréhension de son parcours. Murat n'est pas Céline Dion ou Mylène Farmer.
Voici donc mon Best-Of idéal de Jean-Louis Murat (j'ai découvert à cette occasion ses titres les plus récents, car je n'écoute plus Murat depuis la sortie de ma biographie Coups de tête en 2015 - les raisons figurent dans Chaos Bang : Indochine, Thiéfaine, Murat, Dominik Nicolas, les autres... et moi).
1) Titre inédit (single d'appel de la compilation)
2) Suicidez-vous le peuple est mort
3) Johnny Frenchman
4) Si je devais manquer de toi
5) Le Garçon qui maudit les filles
6) L'Ange déchu
7) Amours débutants
8) Te garder près de moi
9) Regrets
10) Col de la Croix-Morand
11) Sentiment nouveau
12) Cours dire aux hommes faibles
13) Tout est dit
14) Par mégarde
15) Le Matelot
16) Fort Alamo
17) Le Train bleu
18) Aimer
19) Jim
20) Au mont Sans-Souci
21) Polly Jean
22) L'Au-delà
23) Baby Carni Bird
24) Les Jours du jaguar
25) Le Cri du papillon
26) Mashpotétisés
27) Ce que tu désires
28) Mousse noire
29) Comme un incendie
30) Qu'est-ce que ça veut dire ?
31) Les Rouges souliers
32) Vendre les prés
33) Le Chat noir
34) J'ai fréquenté la beauté
35) French Lynx
36) Hold Up
37) Je me souviens
38) Si je m'attendais
39) Battlefield
40) Un Singe en hiver (démo Murat)
Version 20 titres :
1) Si je devais manquer de toi
2) Le Garçon qui maudit les filles
3) L'Ange déchu
4) Regrets
5) Col de la Croix-Morand
6) Fort Alamo
7) Aimer
8) Jim
9) Au Mont Sans-Souci
10) Polly Jean
11) Foule romaine
12) L'Au-delà
13) Baby Carni Bird
14) Les Jours du jaguar
15) Mashpotétisés
16) Comme un incendie
17) Qu'est-ce que ça veut dire
18) J'ai fréquenté la beauté
19) Je me souviens
20) La Princesse of the Cool
3) Album du mois : First Two pages of Frankenstein, de The National
Album du mois... par défaut.
A l'exception de deux-trois titres de toute beauté ("Your mind is not your friend", "Eucalyptus"), le disque reste assez médiocre dans l'ensemble. Ici, pas de fulgurances et d'étincelles à la "Anyone's Ghost", "The System Only Dreams in Total Darkness", "Racing Like a Pro", "Sea Of Love", etc. Seulement des trucs qui tournent en rond, à l'image du duo avec Taylor Swift, où la chanteuse ne fait que du remplissage sur une boucle paresseuse.
Comme son prédécesseur I Am Easy to Find sorti en 2019, First Two Pages of Frankenstein n'est pas un grand album à mes yeux.
Pire, le groupe se vautre dans une promo désolante, entre le chanteur Matt Berninger qui pleure en pleine interview devant le journaliste du magazine UNCUT en lui parlant de sa profonde dépression nerveuse par le menu, et le narratif sur l'accouchement difficile de l'album d'où découla la nécessité de trouver des voies de communication nouvelles entre les membres... Tout ce déballage psychologisant et mélodramatique autant que nombriliste a de quoi agacer, à l'heure où le coût de la vie explose dans un monde miné par le spectre d'une guerre.
Cet étalage d'auto-apitoiement bobo me laisse froid. Les grandes douleurs sont muettes. Maintenant, à chaque fois que je vois Berninger chanter, j'ai peur qu'il se mette à chialer, c'est limite traumatisant.
The National, c'était quand même vachement mieux quand ce type buvait et fumait.
Je sens que le burn-out me gagne.
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