mercredi 13 janvier 2016

♫ David Bowie : Station Lazarus to Station Terminus

Le deuxième et dernier extra-terrestre de l'histoire du rock, après Michael Jackson, n'est plus (bon OK, il nous reste Christophe). Il était aussi, avec Lou Reed, le deuxième et dernier vampire de l'histoire du rock (bon OK, il nous reste Christophe).

Depuis plus de 30 ans, tous les musiciens sont consciemment ou inconsciemment influencés par David Bowie.

L'artiste - pour le Thin White Duke, on peut utiliser ce terme - évoque tant de sensations, pour avoir su épouser tous les styles de musique, quand il n'a pas été l'instigateur de certains (le Glam-rock, avec son siamois stellaire Marc Bolan) : il a notamment repris "Almost Grown" de Chuck Berry au micro de la BBC en 1971, "I'm Waiting For The Man" du groupe inconnu Velvet Underground toujours sur les ondes de la radio londonienne en 1972, a collaboré avec l'ambianceur Brian Eno l'année de la naissance du punk, avec le roi du funk chic Nile Rodgers dans les années 80, avec le compositeur de musique contemporaine  Philip Glass la décennie suivante, etc. Le touche-à-tout précurseur a aussi été un producteur-sauveur de carrière pour Lou Reed et Iggy Pop...

J'ai découvert Bowie par le clip de "Ashes to Ashes" (1980), qui a marqué la génération MTV (et par extension Platine 45/Les Enfants du Rock en France). Puis Let's Dancel'album de tous les succès (décrié par les rock critics, évidemment) - est arrivé en 1983, faisant de lui une idole planétaire !

Après une longue traversée du désert qui l'a vu se ringardiser fâcheusement, Bowie est revenu en grâce avec Outside en 1995, disque concept d'anticipation qui réussit l'exploit de parler à la jeunesse en pleine cyber culture. L'artiste est à nouveau attractif, il devient même le grand commandeur du courant electro des années 2000. Ce nouveau cycle de popularité au sommet, entamé en 1995, durera dix ans jusqu'à une nouvelle éclipse totale, due, elle, à un problème de santé (au cœur). Pendant ces années fastes, le musicien a lancé sa banque en ligne, a tourné dans une pub pour Vittel, a conçu un site internet nébuleux (son site officiel)... le créateur de Ziggy Stardust ne faisait rien comme les autres, sans en avoir l'air.

Mais David Bowie, c'est aussi les musiciens mythiques qui l'ont entouré et surtout ses guitaristes légendaires : Earl Slick - et son look de ninja metalleux (période Serious Moonlight) -, qui pouvait jouer complètement à côté de la plaque pendant des heures, avec des solos tous plus improbables les uns que les autres, sans que personne ne s'en émeuve (la drogue mes amis, chez les artistes comme chez les spectateurs), l'élégant Carlos Alomar, l'alter ego des débuts Mick Ronson, etc.

Le tableau ne serait pas complet sans la mention de son claviériste aux doigts de fée jazzy, Mike Garson, qui enregistra en 2011 une promenade pianistique de 4'33'', "Tribute to David", comme un sombre présage.

Le caméléon Bowie est pourtant revenu en pleine forme en 2013 avec un album mirifique, l'un des meilleurs de sa carrière : The Next Day !

Contre toute attente, la légende du rock s'est éteinte le 10 janvier, deux jours après nous avoir offert un troublant requiem aux étoiles, Blackstar

Major Tom n'est plus seul dans l'immensité noire d'outre-monde.

On n'a pas fini d'entendre la voix du Major David résonner dans le cosmos, voix dont on devine aujourd'hui qu'elle va traverser les siècles.


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